L'arénicolibri

 

Lorsque descend la mer, l’arénicolibri

émerge du sommeil et d’un long banc de sable

qui sert de gîte aux annélides sans abri.

Le charme de ce ver est indéfinissable.

 

De jaune revêtu, la chansonnette au bec,

il file incontinent se trouver un p’tit dèje

au dépens des douceurs blotties sous le varech,

puis la panse remplie, se fend de trois arpèges.

 

Loin de s’acoquiner aux vers mi-sel mi-poivre

qui fourmillent dans les gravières de ce havre,

il chercherait plutôt la compagnie d’oiseaux.

 

Hélas ! Les bécasseaux qui arpentent la grève

autant que les pluviers et les courlis, ne rêvent

que s’offrir au p’tit dèj ce jaunâtre zozo.