Cow in love

 

Ô, que je me sens bien sur le plancher des vaches !

Aux beaux jours sur le Causse et l’hiver au bercail, 

inexorablement, je mâche et je remâche

pendant que les fermiers s’échinent au travail.

 

Dans mon pays perdu boudé par l’autorail,

timide bovidé, je n’avais nulle attache,

sinon le voisinage inculte du bétail,

avant que d’un cycliste fou, je m’amourache.

 

Tel un fin bouton d’or sur son joli vélo,

il me fait carrément tourner le ciboulot

et court tous les matins son mini Tour de France.

 

Je meugle à son passage. Il agite la main

pour me dire bonjour, pour me dire « à demain ! ».

Et mon coeur de génisse entre en effervescence.